[Parole d'adhérent] In'VD

Pouvez-vous nous présenter l'InVD ?

In’VD pour Innovation Véhicules Doux est une association créée en décembre 2018 par des citoyens ruraux désireux de trouver et promouvoir des solutions de mobilité efficaces et autres que la voiture solo pour les territoires ruraux de moyenne montagne, là où il n’existe quasiment pas de transports en commun et où, pendant des années, il a été dit que sans voiture, il n’était pas possible de se déplacer.

En 2024, In’VD est dirigée par une collégiale de 11 membres et compte 340 adhérents.

L’association se développe sur deux axes :

• Organiser et participer à des événements qui mettent en avant diverses solutions de mobilité utilisables par des habitants de territoires ruraux. L’objectif est d’amener les personnes à sortir de l’emprise de la voiture et à se projeter vers des mobilités très peu énergivores. Pour cela, nous proposons systématiquement d’essayer toutes sortes de solutions, qui vont du co-voiturage spontané à l’auto-stop organisé en passant par toutes sortes de véhicules : des vélos à assistance électrique : vélos cargo, long tails, trikes etc… et des vélis.
• Innover avec les véhicules légers intermédiaires (ou vélis), en privilégiant ceux qui sont à mobilité active. En effet, dès la création de l’association, nous avions identifié les limites de l’usage des vélos à assistance électriques dans les territoires ruraux de moyenne montagne, pour les déplacements du quotidien.

Aujourd’hui, In’VD mène plusieurs projets dont le très remarqué « Vitamines 12 », qui est une expérimentation de véhicules légers intermédiaires en conditions réelles d’utilisation. Cette opération se déroule de janvier 2024 à juin 2025. In’VD dispose d’une flotte d’une dizaine de vélis de types différents. Les volontaires sont des habitantes et habitants du territoire du PNR Grands Causses qui acceptent de tester des vélis à la place de leur voiture. Ils remplissent un carnet d’expérimentation dont les données seront analysées et feront l’objet d’un rapport qui sera publié. In’VD est partenaire de l’Ademe / Nouvelle aventure mobile sur ce projet.

Pourquoi ce partenariat avec la Fabrique des Mobilités ?

In’VD a choisi d’adhérer à la Fabrique des Mobilités… parce que l’une de ses co-présidentes a été sollicitée par la FabMob pour se présenter au conseil d’administration.

Jusque-là, In’VD regardait les activités de la FabMob d’un œil aussi lointain que celui d’une brebis qui voit passer un vautour au-dessus de son Causse. C’est un oiseau qui vole haut, qui voit loin et qui partage ses ressources. Être abordé par la Fabmob a suscité de la surprise : pourquoi nous ? Il y a tellement d’autres acteurs de la mobilité bien plus connus en France. On s’est ensuite interrogés sur les opportunités que cela nous offrait. Elles étaient intéressantes : la FabMob fait un travail remarquable sur les communs et cela nous incite à faire de même. Les savoir-faire de la FabMob sont appréciés par les grands acteurs de la mobilité en France qui font appel à ses services pour diverses études et accompagnements, sur des sujets novateurs. C’est donc l’occasion pour In’VD de disposer d’informations pertinentes à la source. Enfin, les thématiques abordées par la Fabmob élargissent l’horizon d’In’VD qui jusqu’à présent s’est peu intéressée, par exemple, à l’impact du numérique. En résumé, s’approcher de la FabMob, c’est découvrir de nouvelles manières d’inventer les mobilités de demain et s’approprier un vocabulaire dont In’VD est bien éloigné : on n’a toujours pas produit d’écrits dans lequel on utilise les termes « hubs de la démobilité ». Ce pourrait être l’un de nos défis pour 2024. Pour finir, nous avons tous beaucoup apprécié tous les contacts que nous avons eus avec les permanents de la Fabmob : des esprits vifs, curieux, ouverts. La décision a été prise à l’unanimité par la collégiale d’In’VD d’adhérer à la FabMob et de suivre ses travaux.

Quel(s) collaboration(s) menez-vous actuellement avec la Fabrique des Mobilités ?

Nous nous sommes demandés ce que nous pourrions apporter à la FabMob. Nous avons identifié trois :

• 1 – Une connaissance fine des problématiques et enjeux de la mobilité rurale en France. Nous savons expliquer la mobilité rurale, par ses caractéristiques topographiques, sociales et culturelles. Nous connaissons assez bien les besoins de mobilité des habitants et les enjeux économiques et d’inclusivité que cela représente pour les élues et élus ruraux.
• 2 – Une bonne connaissance des véhicules légers intermédiaires et de leur potentiel pour les territoires ruraux, qu’il s’agisse d’informations techniques, règlementaires ou d’usage. Notre atout est d’agir à partir du besoin des habitantes et des habitants. Cela nous donne un angle de vue et d’action tout à fait original et pragmatique.
• 3 – L’importance du lien, un outil de cohésion remarquable. C’est sa commission gastronomie, transverse à l’ensemble des projets et l’ensemble des réunions menées au sein de l’association. Nous sommes prêts à partager ce commun avec la FabMob. Nous mettons en place une démarche progressive pour éviter un choc gustativement violent. Nous apporterons des fromages locaux, puis nous élargirons l’offre à des mets sucrés.

Toute l’équipe In’VD est très heureuse de participer à l’aventure FabMob et remercie les membres du conseil d’administration et le personnel pour leur confiance et la qualité de leurs travaux.

Propos recueillis auprès de Hélène Jacquemin, co-présidente de l'InVD et membre du CA de la FabMob